ISAAC ALBÉNIZ I PASCUAL   (1860-1909)

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 Sur Isaac Albéniz:  Biographie  Naissance d'un enfant prodige  Une enfance très active  Contacts très importants  Albéniz compositeur  Albéniz, musicien Art Nouveau?  Mariage et maturité  Contrats de composition  L’entourage et les premiers symptômes de la maladie  La maladie mortelle  Le séjour au balnéaire de Cambo-les-bains et la mort
 Oeuvre Musique symphonique Musique concertante Musique de chambre Musique instrumentale  Oeuvre scénique  Musique incidentale  Musique vocale
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Isaac Albéniz à treize ans

Isaac Albéniz à treize ans

 

Isaac Albéniz à dix-sept ans

Albéniz à dix-sept ans

 

Isaac Albeniz à dix-neuf ans

Isaac Albéniz à dix-neuf ans

 

Isaac Albéniz vers 1880

Isaac Albéniz vers 1880

 

Isaac Albéniz vers 1890

Isaac Albéniz vers 1890

 

Portrait d'Isaac Albéniz dans sa période de plénitude au piano

Plénitude d'Albéniz au piano

 

Albéniz vers 1905, déjà avec les  traits de la maladie au visage

Albéniz vers 1905, déjà avec les traits de la maladie au visage

 

Photographie d'Albéniz soufrant visiblement sa maladie vers 1908

Albéniz soufrant visiblement sa maladie vers 1908

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oeuvre:

Musique symphonique:
-Suite caractéristique  pour orchestre (ca.1886)
-
Scènes symphoniques catalanes (1888-1889)
-La Alhambra (1896-1897)
-Petit Suite –Sérénade Lorraine (1898)
-Rapsodie Almogàver (1899)
-Catalonia, suite populaire pour orchestre en trois parties (1899)

Musique concertante:
-Rapsodie espagnole pour piano et orchestre Opus 70 (1887)
-Premier concert pour piano et orchestre
-Concert fantastique Opus 78 (1885-1887)
-Second concert pour piano et orchestre (inachevé 1892)

Musique de chambre:
-Suite de concert pour sextet (1883)
-Berceuse pour violon et piano (1890)

Musique instrumentale:
Pour piano
-Marche militaire (1869)
-Pavana facile pour des petites mains Opus 83 (1881)
-S
érénade napolitaine (1882)
-Pavana-capric
e Opus 12 (1882)
-Étude - impromptu Opus 56 (1882)
-Barcarollee Opus 23 (1883)
-Six petites valses Opus 25 (1884)
-Sonate nº 1 Opus 28 (1884)
-Étude de concert Opus 29 (1885, 3 de juillet)
-Sérénade arabe (ca.1885)
-Suite maure (ca.1884)
-Étude de concert en Mi mineur Opus 21 (1885)
-Desitg, étude de concert Opus 40 (1885)
"A la meva dona" (À ma femme)
-Première suite ancienne Opus 54 (ca.1885)
-Six mazurka de salon Opus 66 (ca.1885)
-Première suite espagnole Opus 47 (1883-1894)
-Angoisse, romance sans paroles (1996)
-Deuxième suite antique Opus 64 (1886)
-Set études en tonalites naturelles majeures Opus 65 (1886)
-Menuet en Sol mineur (1886)
-Troisième menuet (1886)
-Rhapsodie cubaine en Sol majeur Opus 66 (1886)
-Six danses espagnoles (1886)
-Troisième suite antique (1886)
-Rhapsodie espagnole pour deux pianos Opus 70 (1886)
-Rhapsodie espagnole Opus 70 (1887)
-Souvenirs de voyage Opus 71 (1886-1887)
-Sonate nº 4 en La majeur Opus 72 (1887)
-Souvenirs, mazurka Opus 80 (1887)
-Mazurka de salon en mi bémol majeur Opus 81 (1887)
-Sonate nº 5 en Sol bémol majeur Opus 82 (1887)
-Valse champagne, vals de salon (1888)
-Douze pièces característiques Opus 92 (1888)
-Amalia, mazurka de salon Opus 95 (1888)
-Ricordatti, mazurka de salon Opus 96 (1888)
-Deuxième suite espagnole Opus 97 (ca.1889)
-Sérénade espagnole Opus 181 (1889)
-Cádiz-gaditana (ca.1889)
-Deux danses espagnoles Opus 164 (ca.1889)
-Espagne: Six feuilles d’album Opus 165 (1890)
-L'Automme-Valse Opus 170 (1890)
-Zambra granadine en Re mineur (ca.1890)
-Mallorca, barcarolle Opus 202 (1890) /**/
-Rêves Opus 201 (1890-1891)
-Zorzico en Mi mineur (1891)
-Les Saisons (Connú aussi comme "Album of Miniatures" (1892)
-Chants d'Espagne Opus 232 (1891-1894)
-Espagne: Souvenirs (1896-1897)
-La Vega (1897)
-Trois improvisations en Fa dièse mineur (1903)
-Iberia, "12 nouvelles impressions en quatre cahiers" (1905-1908)
-Navarra (1907)
-Azulejos (
Finie par Enric Granados 1909)

Oeuvre scénique:
Opéra
-The Magic Opal (1892-1893)
-Poor Jonathan (1893)
-Henry Clifford (1893-1895)
-Pepita Jiménez (1895)
-Mar i cel (
Inachevée 1897)
-La Sérénade (
Ébauchée 1899)
-Merlin (1897-1902)
-Launcelot (1902-1904)
-Guenevere (Ébauchée)
-La morena (
Ébauchée 1905)

Zarzuela
-Cuanto más viejo… (1881-1882)
-Catalans de Gracia (1882)
-Sant Antoni de la Florida (1894)
-La real hembra (
Inachevée 1902)

Musique incidentale:
-Poèmes d'amour (1892)
-The Song of Songs (
Ébauchée 1905)

Musique vocale:
Voix et piano
-Cinq rimes de Bécquer Opus 7 (1886)
-Six balades sur textes de la marquise de Bolaños (1887)
-Chanson de Barberine (ca.1889)
-Pour Nelli, six chansons pour chant et piano (1896)
-Has marxat per sempre, Elena? (Ets tu partie pour toujours Hélène? 1896)
-Seras meva? (Tu seras à moi 1896)
-Separats! (Séparés! 1896)
-Deux fragments en prose (1897)
-Succeeix amb l’amor (Ça se passe avec l'amour 1897)
-L'assamble des rats (Incomplet ca.1897)
-Les dons des Dieux (1897)
-L'oruga (La chenille 1903)
-Quatre chansons (1908)

Musique chorale
-Le Christ (Manuscrit ilocali ca.1885)
-Domine ne in furore, Salme VI de l' Office de Défunts (1885)
-Lo Llacsó (
Ébauche 1896)

 

 


 

 

Biographie:

Naissance d'un enfant prodige:
Isaac Albéniz est né à Camprodon (Ripollès) le 29 mai 1860. Son père Angel Albéniz était un fonctionnaire destiné à cette ville, sa mère Dolors Pacual était originaire de Figueres (AltPremier piano d'Albéniz. En dessus une photo d'Albéniz à l'age de deux ans avec sa mère et ses soeurs. Ensemble qui se trouve au Musée Isaac Albéniz de Camprodon Empordà - Catalogne).
Isaac Albéniz était un authentique enfant prodige qui à quatre ans interprétait au théâtre Romea de Barcelone, où ses parents étaient allés résider peu aprés sa naissance, une fantaisie sur "I Vespri Siciliani - les veilles siciliennes" de Verdi.
Son premier maître a été Narcis Oliveras. Par la suite, à Paris à l'age de six ans il faisait des études avec Antoine François Marmontel d'abord et par la suite au Conservatoire. À huit ans il jouait des concerts à plusieurs villes catalanes.
Ayant trés jeune une claire vocation de pianiste, nous trouvons sa musique dans les répertoires des grands interprètes, qui la choisissent comme une référence claire de la musique populaire andalouse pour cet instrument.
Les thèmes d'inspiration andalouse occupent une importante partie de sa production comme compositeur - en dépit de sa naissance en Catalogne, sa production de musique d'inspiration catalane n'est pas tellement abondante -. Ceci n'est pas un obstacle pour que Albéniz soit un homme éminemment catalan, ce que l'on pourait actuellement appeler "un catalan universel".

Une enfance très active:
À cause du travail de son père comme fonctionnaire de l'État, Isaac Albéniz a connu depuis son plus jeune age de nombreuses villes de la Catalogne, d'Espagne et d'autres pays mêmeÀngel Albéniz, père d'Isaac en Amérique.
Il est né à Camprodón parce que son père y était destiné. Au bout de trois années ils se rendent à Sitges, et seulement quelques mois plus tard à Barcelone.
Quelques années plus tard Angel Albéniz est represaillé et destiné au bureau de douanes du port d'Almeria (en Andalousie), charge qu'il perd par ses implications politiques. La famille revient à Barcelone, bien qu'Isaac (qui a huit années) se trouve alors à Madrid (où il serà reçu à l'examen de premier cours de solfège au conservatoire de la capital). Au mois de juillet, nouveau changement de domicile, cette fois à Cáceres (Extremadura -Espagne-).
Il voyage de Cáceres à Madrid régulièrement pour assister aux classes de solfège de Feliciano Premier et de piano avec Manuel Mendizábal. A dix ans, il joue avec enthousiasme des récitals à la fois qu'il ne cesse pas d'étudier.
Son père est destiné à nouveau à Madrid, où toute la famille se déplace. C'est l'époque où il se fait connaître avec des concerts à Valladolid, Salamanque, Palencia, Leon, Oviedo, Avila, L'Escorial, un vaste parcours par Andalousie, en fin, des villes et des villages sa présence commence à être demandée.
Quand il aura quatorze années sa soeur Blanche se suicide au Parc du Retiro de Madrid, où elle était membre du choeur du théâtre de la Zarzuela.
En 1875 son père, Angel Albéniz, est nommé "Vérificateur général de courriers" à Puerto Rico et La Havane. À nouveau l'année suivante il perdra ce travail, ce pourquoi il retournera à Madrid.
Mais pour Isaac toutes ces circonstances ne sont plus qu'une manière brillante de connaître et de visiter un nouveau pays. Pendant cette période il a joué comme pianiste dans des villes comme San Juan de Puerto Rico, Santiago de Cuba, ainsi quLa Havane.

Contacts très importants:
L'année 1876 le prestige d'Albéniz est déjà très diffusé dans les cercles aristocratiques de Madrid. C'est grâce à Guillermo Morphy Ferris, (Comte de Morphy secrétaire particulier du roi d'Espagne, Alfonse XII) qui enthousiasmé par son talent lui ouvre les portes de la Cour.Portrait du Comte Morphy Ce personnage a exercé son influencé pour lui accorder une pension royale pour étudier au Conservatoire Royal de Bruxelles, où il a perfectionné les études de solfège et de piano.
À partir de ce moment nous pouvons déjà dire, que Albéniz poursuit sa vie indépendamment de ses parents.
Homme d'une imagination inépuisable, son talent va au delà du domaine de la musique elle-même, et même lui fait inventer des situations et des anecdotes, comme l'hypothétique rencontre avec Franz Liszt, qui dans son journal il  date le 18 août de de 1880 à Budapest, chose impossible, puisque Liszt était à Weimar ce jour.
L'exhibitionnisme d'enfant prodige devait l'influencer, comme quand il jouait le piano avec un bandeaux sur les yeux, ou de dos au piano, ou avec un tissu sur les touches pour le compliquer encore plus. Cette raison nous oblige à considérer avec beaucoup de précaution, ou au moins savoir interpréter, ses écrits de jeunesse.

Albéniz compositeur:
Pendant les années quatre-vingt du XIXème. siècle, c'est à dire quand il avait 20 ans révolus, il approfondit de manière décisive dans la composition, sans cesser de montrer sa virtuosité en faisant des concerts dans de nombreuses villes européennes.
Pendant une période il donne des classes à ses disciples (il est arrivé à avoir une importante clientèle aristocratique), et à la fin du jour, en dépit de la fatigue accumulée, il se mettait à
Un ex-libris d'Isaac Albéniz composer des pages et des pages de musique, puisqu'il avait signé avec l'éditeur Romero y Andía un contrat par lequel celui-ci lui payait cinq pesetas de l'époque par page inédite. Romarin pensait qu'il avait fait une bonne affaire, mais Albéniz était tellement prolifique très vite l'éditeur lui même lui a prié de résilier le contrat, puisque Albéniz se débrouillait pour lui offrir quotidiennement des douzaines de pages, ce qui était plus de ce que l'éditeur était disposé à payer.
Nous devons faire référence à la grande quantité de manuscrits actuellement perdus, desquels nous avons des informations par des lettres, des documents, des témoignages de gens proches et des spécialistes. Également nous nous trouvons avec une grande quantité d'oeuvres commencées, parfois simples croquis, avec une ou deux pages d'écriture musicale qui au cas d'avoir été finies auraient été de véritables oeuvres d'art musical.
Ceci nous donne une idée de l'exubérance de son caractère, de l'inquiétude permanente qui l'a marqué et de l'ambition pour améliorer son expression musicale.
Nous pouvons trouver un vaste catalogue de sa production exposé avec tous les détails outre une discographie recommandée, dans le livre récemment édité, "Albéniz", du musicologue Justo Romero.
L'année 1883 va être très importante dans la vie d'Albéniz.
En revenant d'un voyage en Amérique Sud il s'établit à nouveau à Barcelone où il connait Felip Pedrell un des plus grands musiciens et compositeurs catalans et studieux de la musique ancienne, qui l'a convaincu de la nécessité de développer un style musical plus moderne et profondément national.

Albèniz, musicien Art Nouveau?:
Albéniz a vécu la période fondamentale de l'Art Nouveau catalan qui s'est développée entre 1890 et 1910.
Bien qu'en musique il est difficile de parler en Catalogne d'une école Art Nouveau proprement dite (au même sens qu'en France, par exemple, nous pouvons parler de Claude Debussy ou Eric Satie), il est bien clair que les caractéristiques de sa musique appartiennent à ce mouvement, très orienté à une vision populaire des arts et de la musique et à une liberté de création qui rompait avec la rigidité académique qui avait la norme jusqu'à l'éclosion de l'Art Nouveau et qui avait déjà commencé à se montrer dans l'oeuvre de Felip Pedrell.
En ce sens quelques travaux de Xosé Aviñoa sont une aide très importante pour la recherche de l'Art Nouveau musical "Modernisme musical en Catalogne et très spécialement ses livres "La música i el Modernisme" y "Modernisme i Modernistes - Música i Modernisme: Definició i Període -" (voir Bibliographie).

Mariage et maturité:
Il se marie avec son élève Rosina Jordana le 23 juin 1883 dans l'église de la Vierge de laAlbéniz avec sa femme Rosina Jordana Mercé, à Barcelone. De ce mariage naîtront cinq fils, quatre filles (deux d'entre elles mortes à très jeune âge) et un garçon.
En 1885 les mariés s'installent à Madrid.
Pendant l'Exposition Universelle de Barcelone de 1888 il réalise une série de concerts qui le projettent vers un plus grand prestige artistique. Le 13 juin de l'année suivante, après un accueil fabuleux, il joue un concert au Princés Hall de Londres, où il reçoit de grandes éloges par la presse britannique; à tel point son succès est  grand qu'il reste au Royaume-Uni où il joue davantage de concerts - au Saint James Hall, au Steinway Hall et au Crystal Palace - pendant toute cette année.
Il n'y a plus aucun doute sur la reconnaissance de sa valeur comme musicien, qui  décide de s'installer nouvellement à Barcelone, bien que ce ne soit pas d'une manière stable
Isaac Albéniz au centre en arrière, avec sa famille puisque dans cet esprit il n'y a rien définitif, mais qu'avec ses compatriotes retrouve le cosmopolitisme qu'il avait découvert dans ses voyages de jeunesse.
Sa carrière comme pianiste arrive à son zénith pendant les années 1889-92 où outre les concerts cités en Grande-Bretagne, il en réalise d'autres en Allemagne, Autriche, Belgique et la France.
Outre à Londres et Barcelone, il a aussi vécu à Paris (où il a été professeur de la Schola Cantorum), Bruxelles, Nice et Leipzig entre d'autres villes. Mais c'est spécialement en Andalousie où il a recueilli l'essence des mélodies du lieu, où il a créé un style qui a fait qu'on ait plus la sensation d'avoir né là, plus que dans un autre lieu.

La musique d'Albéniz, synthèse de styles:
Selon Yale Fineman, Albéniz introduit dans sa musique beaucoup d'éléments du Partiture de la Suite Espagnole d'Isaac Albénizsud de la péninsule Ibérique, principalement d'Andalousie, dans ses compositions. Il transporte au piano le langage de la guitare. Si nous comparons ses premiers travaux dans lesquels la guitare est l'instrument de base, avec un des derniers, la Suite Iberia par exemple, nous constatons que celle-ci est beaucoup plus clairement pianistique.
Les différences sont remarquables en ce qui concerne leur construction formelle en alternant finalement les formes de sonate avec celles de de la copla et de celle-ci avec des interludes et la danse.
Avec Iberia, suite d'une complexité technique extraordinaire, Albéniz fait entrer sa musique dans le XXème. Il enrichit son vocabulaire musical qui est de plus en plus intéressant non seulement pour les mélomanes, mais aussi pour le public en général.
Albéniz est capable de combiner des éléments de la musique européenne contemporaine avec le langage musical andalous et avec la musique populaire Catalane. En dépit de contenir de ces éléments étrangers (européens), sa musique sera acceptée avec enthousiasme par les gens de son pays.

Contrats de composition:
Entre les années 1890 et 1893, Albéniz a préférablement vécu à Londres. Dans cette période, en plus de continuer la composition pour piano et la réalisation de concerts au même Londres et dans d'autres vilIsaac Albéniz et le financier Francis Money-Coutts (Lord Latymer)les européennes, il a écrit quelques opérettes et chansons de succès qui lui ont permis d'être temporairement contracté comme compositeur principal et directeur au Théâtre Prince de Galles. L'année 1893, on lui a offert de rendre définitive cette nomination, mais Albéniz a préféré rentrer à Barcelone et plus tard à Paris.
Albéniz était déjà un point d'observation pour des gens qui veulent rentabiliser le génie. Il y a une compétition entre plusieurs chefs d'entreprise, banquiers et poètes anglais, qui font des offres économiques substantielles, pour mettre les paroles en musique de poèmes et drames anglais. Il contacte finalement un riche banquier anglais Francis Money-Coutts (Lord Latymer) qui avait le penchant d'écrire des drames poétiques qu'il voulait mettre en musique.
Ils signent un contrat, qui était attrayant pour Albeniz parce qu'il lui permettait d'obtenir une stabilité financière pour sa famille et lui. Malgré tout, cette obligation a deux versants : d'une part il lui apporte la tranquillité économique qu'il apprécie après les privations d'années précédentes, mais d'autre part il accomplit les contrats sans l'inspiration et le sentiment q
Isaac Albéniz lisant un journalu'il avait précédemment senti au moment de composer des pièces qui artistiquement étaient très appréciées par lui. Qui sait s'il regrette les moments où son illusion lui a inspiré les petits bijoux pour piano qui l'ont fait tellement populaire, même s'ils avaient une petite ou nulle rentabilité, bien qu'il soit à ce moment là un des musiciens les meilleurs payés.
Ces commandes ne se sont pas avérés faciles. Dans la musique orchestrale il ne trouve pas la magie sonore d'un piano seulement, et sa composition se débat entre les formalités auxquelles l'obligent les divers instruments et l'inspiration qu'il doit chercher à prix soulevé. Il péchait peut-être d'autodidacte, à défaut d'un académisme obtenu trop par force.
À cette période correspond l'Opéra "Pepita Jimenez" basée en l'oeuvre de Juan Valera, qui a obtenu un succès remarquable, étant représentée à Barcelone (1896), Prague (1897), Bruxelles (1905) et Paris (Opera-Comique, 1923).

L’entourage et les premiers symptômes de la maladie:
Dans les réunions avec ses anis musiciens (Fauré, Dukas, Granados, Malats, Breton entreAlbéniz au piano avec un groupe d'amis autres) il demandait toujours son avis sur ses compositions, malgré qu'il était déjà un musicien de prestige. Le brillant pianiste qu'il était, voulait apprendre toujours; apprendre plus encore pour arriver à composer pour orchestre avec une sensibilité égale et la même légèreté qu'il le faisait pour le piano.
Son environnement ne lui est pas étranger. Il a une vision négative de son temps qui se reflète dans la correspondance qu'il maintient avec sa soeur Clémentine pendant son séjour à la station balnéaire de Plombières l'été de 1898. Ce séjour était sûrement du à sa santé qui commençait déjà à manifester des signes de détérioration. Effectivement, à ses trente-sept années, nous lisons dans son journal un long paragraphe qui reflète la situation d'un homme encore jeune, mais fatigué déjà par la maturité vécue et acquise dans sa trajectoire vitale, qui refléchit sur lui-même, s'il a bien ou mal fait choses. Il reconnait les craintes que toute personne éprouve dans sa solitude, le bruit des applaudissements et les éloges mondaines déjà éteint. Cet écrit fut rédigé par lui à l'hôtel où il se trouvait à Prague, ou se tenaient les essais de son oeuvre Pepita Jiménez.

La maladie mortelle:
Bien que sa maladie le torture pendant des années, il ne cesse de composer avec une
Albéniz avec Francis Money-Coutts et d'autres amis volonté de fer.
Presque pendant douze années il a souffert le Mal de Brigth (néphrite chronique), en passant des étapes de crises aiguës, jusqu'au point que pendant un séjour en Angleterre où il est tombé gravement malade, le bruit de son décès est couru - sans fondement -, ce qui a été très tôt démenti.
À ce moment, le chroniqueur du journal Heraldo de Madrid, Louis Bonafoux, écrivait : "Albéniz a les reins cassés, mais conserve toute sa force vitale innée et l'optimisme, qui obstinément lui permettent de continuer vivant, et ce qui est plus grave, de travailler !".
Ce catalan de race ne pouvait rien faire que travailler autant que le corps le supporte.
Avec cet esprit, il a laissé le monde de l'interprétation et il s'est pleinement consacré à la composition.
Une grande quantité de compositions de grande ou petite taille sont restées à l'état d'ébauches, beaucoup ont été complétées, comme c'est le cas, entre autres, de "Merlin", "La real hembra" (La belle femme) l'année 1902, "Launcelot" en 1904 et les douze pièces d'"Ibèria" en 1906.
Il voyage à nouveau frénétiquement en dépit de ses souffrances. Mais tout a une limite.

Le séjour à la station balnéaire de Cambo-les-bains et la mort:
Par conseil de ses médecins, le 1er Abril 1909, il quite Paris où il vivait alors, et avec toute la famille il s'installe à la station balnéaire de Cambo-les-Bains (Pays Basque), à la recherche d'un climat plus favorable. Il est évident que la fin s'approche et les doses de morphine autorisées qu'on lui administre, réduisent à peine ses souffrances.
Une rencontre émouvante a eu lieu au début de mai, en recevant la visite de son ami Enric Granados, qui lui apporte des nouvelles de quelques uns de ses amis. Effectivement, Debussy, Dukas, Fauré, d'Indy et le même Granados avaient demandé au gouvernement français la Croix de la Légion d'Honneur pour lui, décoration qui était près d'être accordée.
Maison a Cambo les Bains où Albéniz mourut. Tout ceci était écrit sur une lettre que Granados a livré au moribond. Ils se sont alors embrassés - selon des témoins directs - aucun d'eux n'étant pas capables de rien dire, portés par l'émotion et les pleurs, jusqu'à ce que le même médecin, en faisant valoir son autorité les a séparés pour éviter de les laisser être surpassés par l'émotion. Ils se délassèrent aprés avec une longue et amicale conversation pendant laquelle, Granados lui rendit compte des derniers faits musicaux. Il lui a commenté son proche voyage aux Etats-Unis pour faire connaître son oeuvre. Albéniz lui demande de toucher quelque chose au piano. Granados s'est mis à interpréter "La maja y el ruiseñor" pièce qui était alors inconnue, et voulant donner une surprise à l'ami,  sans rien dire, il arrête son interprétation et commence à jouer la barcarolle "Majorque", qui était une petite pièce conçue pendant un voyage des deux musiciens aux Îles Baléares, une manière de se souvenir des temps heureux.
Ce jour qu'il a passé en compagnie de Granados a été un  des derniers où Albéniz est parvenu à être lucide.
Il est mort vers les 8 h. de l'après-midi du 18 de ce mois de mai de 1909 quelques jours avant
Tombeau d'Isaac Albéniz au Cimetière de Montjuïc à Barcelone de fêter ses 49 ans.
Son décès causa une grande impression au monde musical. Les restes d'Albéniz sont encore restées quelques jours à Cambo, où le préfet des Basses Pyrénées s'est adressé pour lui rendre hommage et placer sur le cercueil la Grande Croix de la Légion d'Honneur.
Le cortège est parti pour Barcelone, où il est arrivé par train le 5 juin à sept heures et quart du soir à la gare de France. On lui dédia une solennelle cérémonie d'accueil, qui se  prolongea jusqu'au lendemain.
La Fanfarre Municipale de Barcelone joua la marche funèbre du Crépuscule des Dieux de Wagner, l'Orfeó Català chanta plusieurs passages du Rèquiem de Fauré, et on y interpréta la "Marche funèbre" de la Sonate nº 2 de Chopin.
Après les funérailles solennelles, le cortège parcourut les rues parées avec des drapeaux catalans en berne. Un émouvant arrêt se fit devant le Théâtre de l'Opéra (Liceu). Des centaines de personnes suivirent la cérémonie.
Plus tard il fut enterré au cimetière de Montjuic.
Il est inévitable de se demander où serait arrivé ce catalan universel s'il avait eu une plus longue vie.

Épitaphe a Isaac Albéniz (Federico García Lorca):

Français Texte original en Espagnol
Cette pierre que nous voyons levée
sur des herbes de mort et de boue obscure
garde lire d’ombre, soleil  mur,
urne de chant seule et versée.

Dés le sel de Cadis a Grenade
qui lève en eau un mur perpétuel
en cheval andalou de dur accent
ton ombre gémit par la lumière dorée.

Oh doux mort de petite main!
Oh musique et bonté entretissée!
Oh pupille de vautour, coeur sain!.

Dors ciel infini neige tendue
Songe hiver de lumière, gris été
Dors en oubli de ta vieille vie!

Esta piedra que vemos levantada
sobre hierbas de muerte y barro oscuro
guarda lira de sombra, sol maduro,
urna de canto sola y derramada.

Desde la sal de Cádiz a Granada
que erige en agua un perpetuo muro
en caballo andaluz de acento duro
tu sombra gime por la luz dorada.

¡Oh dulce muerto de pequeña mano
¡Oh música y bondad entretegida
¡Oh pupila de azor, corazon sano.

Duerme cielo sin fin nieve tendida
Sueña invierno de lumbre, gris verano
¡Duerme en olvido de tu vieja vida!

14 Décembre 1935

Commentaires sur la vie et l'oeuvre d'Albéniz:
D'un long travail publié par Claude Debussy quatre années après le décès d'Albéniz, en se référant à des auteurs ibériens, nous pouvons résumer : "... retenons entre eux le nom d'Isaac Albéniz, incomparable virtuose d'abord, il a ensuite acquis une connaissance admirable d'"office" musical... il a su tirer parti de la grande mélancolie, de l'humeur spéciale de son pays d'origine (il était catalan)... dans "l'Albaicín" c'est où nous pouvons trouver l'atmosphère des après-midi d'Espagne avec des parfums d'eau-de-vie fine et des oeillets... de lointains sons de guitare qui le soir se plaint... sans copier avec exactitude les sujets populaires, il les a écoutés, il a bu en ces derniers et il les transfère à sa musique, sans que nous puissions distinguer la ligne qui sépare ce qui est populaire de la propre invention... "
• Felip Pedrell disait que "Albeniz sent la musique par la telepatíe du clavier du piano". Le même compositeur, dans la Revue musicale catalane écrit "des tempéraments comme le sien ne peuvent pas être appris, ils contiennent en eux mêmes tout ce qu'ils ont le privilège de voir, ils sont seulement digestibles et ceci seulement dans une certaine mesure, pour ne pas contenir ni perdre l'haleine de l'eau cristalline de son intuition innée ".
Un pianiste de la hauteur de Francis Planté disait de lui : "Il existe les grands pianistes... Et le grand pianiste Isaac Albéniz ".
• Artur Rubinstein assurait que "j'ai trouvé l'auteur qui me fait donner le meilleur de moi comme interprète... Depuis lors, mes grands succès sont inséparablement unis au nom illustre et cher d'Isaac Albéniz ".
Turina disait de lui "Catalán emmoulé en Andalou".

Commentaires et éloges nécrologiques:
Le décès d'Albéniz a frappé le monde musical de l'époque et les éloges envers lui se sont multipliés. Nous en reprenons quelques uns.
Tomas Bretón l'a très bien connu pendant les années quatre-vingt. Années de son séjour à Madrid. "Un grand artiste est mort, il était à la fois un bon homme. Celui-là était davantage connu que celui-ci... je n'ai jamais connu un homme de plus bon coeur qu'Isaac Albéniz..." écrivait dans un article nécrologique le 21 mai 1909, trois jours après le décés et il finissait avec un soupir : "Isaac le pauvre ! Que Dieu lui donne la gloire que, selon ceux qui l'avons aimé et admiré, il mérite."
• Manuel de Falla, par une lettre à Felip Pedrell datée à Paris le 29 décembre 1909 "Quelle grande perte nous avons souffert avec le décès d'Albéniz et quel grand artiste il était !".
• Son collègue et ami Déodat de Séverac, qui a conclu la Navarre inachevée, eu un impact par les nouvelles de son décès il a publié au Courrier Musical : "... tu ne pouvais pas l'approcher sans l'adorer, parce qu'il était la générosité, la loyauté et l'amitié vive... toutes les jolies choses, fuissent elles la poésie, la musique, la peinture, la sculpture, l'émouvaient jusqu'au plus profond de son coeur... (sa musique) est séduisante comme une fleur d'oranger et si ardente que le soleil d'Espagne... "

Musée Isaac Albéniz a Camprodon (Catalogne):
La petite ville où Albéniz est né, honore son illustre fils avec un petit mais intéressant Musée qui contient des objets personnels, une très abondante  documentation entre laquelle nous  y trouvons son certificat de naissance, des manuscrits originaux, des livres de sa bibliothèque privée et un fac-simile de la versión manuscrite de la Suite Ibèria.
 

Nous y trouvons aussi de nombreux éléments personnels comme le lit qu'il emmenait dans ses voyages. On y trouve aussi son premier piano - que l'on peut voir photographié en haut à droite - le piano duquel Francis Money-Coutts fit cadeau à sa fille à l'occasion de son mariage, des peintures en rapport avec Albéniz et beaucoup d'intéressantes photos.
 

Adresse:  22, Rue Sant Roc
17867 Camprodon (Catalogne)
Téléphone: (+34) 972 74 11 66
e-mail:        registre@ajcamprodon.com
Visites: Concertées et guidées
Horaire:      Lundi à Vendredi:

Mardis fermé.
Samedis et fériés:

Dimanches après-
midi fermé.

Matins de 11h. a 14h.
Après-midi de  16 h. a 19h.

Matins de 11h. a 14h.
Après-midi de 16h. a 19h.

Prix:  Billet normal:  2,40 Euros.
Moins de 18 ans et retirés:  1,50 Euros.
Étudiants avec carnet:  1,50 Euros.
Groupes de plus de 20 personnes:  1,50 Euros.
Moins de 10 ans: Ne payent pas.
Boutique: On y vend des souvenirs, des cartes postales, des disques, etc.

Texte de Ricard Comas i Figueras
Photos publiées avec l'autorisation du Musée Isaac Albéniz de Camprodon
Nous remercions par sa collaboration la Municipalité de Camprodon, la Direction du Musée ainsi que Mme. Marta Alberich.

Sélection de LINKS à d'autres webs sur Isaac Albéniz i Pascual

-The Life of Isaac Albeniz  Un large site sur Isaac Albéniz. 
-Isaac Albeniz - an overview of the classical composer Intéressant site sur Albéniz avec quelques interprétations.  
-Isaac Albéniz i Pascual - Viquipèdia  Isaac Albéniz à Wikipèdia  
   et d'autres langues.
-Classical Music Dictionary - Free MP3 Quelques compositions d'Albéniz. 
-
ALBENIZ, ISAAC Biographie d'Albéniz. 

 

Bibliographie spécifique sur Isaac Albéniz i Pascual

Titre Auteur Publié par Année
Isaac Albéniz: Portrait of a Romantic Aaron Clark, Walter Oxford UP   New York

Isaac Albéniz, un català universal

Amat Cortes, Joan Cevagraf, SCCL   Barcelona 1998
Albéniz Aviñoa, Xosé Edicions Daimon   Tarragona 1986
La música i el Modernisme Aviñoa, Xosé Curial 1985
Modernisme i Modernistes - Musica i Modernisme: Definició i Període - Aviñoa, Xosé Lunwerg editores 2001

Albéniz

Gauthier, André Espasa Calpe   Madrid 1978
Isaac Albéniz. Notas crítico-biográficas de tan eminente pianista Guerra y Alarcón, Antonio Fundación Isaac Albéniz   Madrid 1990
Vida de Albéniz Heras, Antonio de las Ediciones Patria   Barcelona 1942
Spanish Music in the Twentieth Century Marco, Thomas 1993
Síntesi històrica de la música catalana Martorell, Oriol / Valls, Manel Els llibres de la frontera   Sant Cugat del Vallès 1985

Albéniz, España en "suite"

Montero Alonso, José Editorial Silex   Madrid 1988
Concierto de Albéniz Pedrell, Felip Fundación Isaac Albéniz   Madrid 1990
Albéniz-Arbós, historia de una amistad Reverter, Arturo Scherzo   Madrid 1989
Albéniz Romero, Justo Edicions Península   Barcelona 2002

Isaac Albéniz

Ruiz Albéniz, Victor Comisaría General de Música   Madrid 1948
Isaac Albéniz y los albores del renacimiento musical en España Salazar, Adolfo Revista de Occidente   Madrid 1926
Retrats de Ramon Casas Sempronio Edicions Polígrafa, S.A.   Barcelona 1970
Imagen distanciada de un compositor-pianista Villalba, Luis Fundación Isaac Albéniz   Madrid 1990
 

Livres sur Isaac Albéniz

 
 

Musique (Disques - Enregistrements) d'Isaac Albéniz

 

 
   
 
Autres Musiciens Art Nouveau Catalans:
Isaac ALBÉNIZ i Pascual  Enric GRANADOS i Campiña  Joan LAMOTE DE GRIGNON i Bocquet  Antoni Laporta i Astort  APEL·LES MESTRES i Oñós  Lluís MILLET i Pagès  Enric MORERA i Viura  Antoni NICOLAU i Parera  Jaume Pahissa i Jo  Felip Pedrell i Sabaté  Josep Ribas i Gabriel  Amadeu Vives i Roig 

 

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