Oeuvre:
Musique pour orchestre:
-Scherzo
sur un thème populaire (La filadora) (La
fileuse
1897)
-Médona,
poème symphonique (1899)
-Révérie,
schumanienne pour
violoncelle et orchestre (1901)
-Solidarité des fleurs, sardane (1907)
-Hispánicas
II: Catalogne, suite (1913)
-Chants populaires
espagnols (1914)
-Hispánicas
I: Andalousie, suite (1924)
-Thème et variations pour contrebasse
et orchestre (ca.1946)
Musique
pour orchestre et voix:
-La
Nit de Nadal, oratoire (La nuit de Noël 1902)
-Poema
romàntich (Càntich d'Amor i de Dolor), (Poème romantique (Chant d'amour et
de Douleur)) pour baryton et orchestre
Lieder et chansons:
-Deux
chansons de Contraluz (Contre-jour 1898)
-Funérailles
(1898)
-L'àngel
de la son (L'ànge du someil 1898)
-Melodies
(1898-1907) (Quelques unes non completées
et autres où nous y trouvons seulement des
indications des partitions)
-Sis
cançons de Violetes (Six chansons de violetes
1901-1904)
-Íntima
(Intime 1904-1907)
-Trois poèmes pour
soprano
et orchestre (1904-na.1924)
-Quan
jo ja seré mort (Quand je serais mort 1905)
-Prec
de Madonna Elisenda (Prière de Madonna Elisenda
1906-1907)
-Oració
de mercès (Prière de merci 1914)
-Ros
ton cabell, blau ton vestit (Blonds tes cheveux,
bleu ton vêtement ?)
-Uns
llavis molls de la fresca rosada (Des lèvres
humides de la fraîche rosée ?)
Musique scénique:
Opéra
-Imogina,
Tableau dramatique (1894)
-L'Angelo,
Scène por baryton et orchestre (1899)
-Hesperia
(1906)
Musique Lyrique
-En
todas partes cuecen habas où La romería del santo (Le
pèlerinage du saint
1895)
-Pares
y nones (Pairs et impairs
1895)
-Soledad:
Acte 1 (Solitude
1895)
-Las
siete palabras (Les sept paroles 1896)
-Los
antropófagos (Les anthropophages 1896)
-La
Perla del Avapiés,{sic} (La perle du Avapiés ?)
-Un
millón (Un milion ?) Inachevée
Voix et
piano:
-Chansons
catalanes (1896-1897)
-Violetas
(Violettes 1901-1904)
-Passioneres
(1901-1906)
-Recueil d'oeuvres pour voix et
piano (1904-1907) Beaucoup
d'elles innachevées. Frequemment il s'agit de transcriptions
de lieder pour voix et
orchestre.
Transcriptions pour
Fanfare:
-De
compositions de divers auteurs, d'Albéniz à Weber, en
passant par des compositions du même Lamote.
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Biographie:
Enfance et
premières études:
Il naît à Barcelone le 7 juillet 1872. Ses parents,
d'origine française, sont Lluís Lamote de Grignon i
Lebiay et Elena Bocquet.
Très tôt après sa naissance, sa famille se déplace à la
ville de Tortosa, où ils possédaient des propriétés,
raison par laquelle Joan a obtenu le titre de
Baccalauréat à l'Institut de Tarragone
en 1887. En même temps il
commence ses études musicales de la main de Josep
Abarcat, mais à cause de son très fort intéret pour la
musique, il se déplace à Barcelone et il
s'inscrit au Conservatoire de l'Opéra
- Liceu de Barcelone -, qui
était à ce temps là, le seul dans
la ville.
Là il a connu Antoni Nicolau, qui a été son maître
de composition, ainsi que T. Güell, Gabriel Balart
(violon) et B. Tintoré (piano). Il
se fait remarquer par sa perfection dans l'interprétation de cet
instrument et au bout d'un certain temps il est
nommé successivement professeur de piano (1890) et par la suite professeur
de solfège supérieur, auxiliaire d'harmonie
et responsable d'ensemble instrumental au même
Conservatoire du Liceu.
Dynamisme de jeunesse et mariage:
Parallèlement à ces
événements, il se marie avec
Florentine Ribas i Mallol le 31 juillet 1893 qui
lui donne un seul fils, Ricard, né le 23 septembre
1899 et qui était destiné à collaborer avec son
père comme continuateur de sa tâche, spécialement dans la direction
orchestrale. Il est connu que son nom
a été choisi à cause de l'admiration
de son Père vers Richard Wagner. Pendant
cette période, pourvu que l'activité concertístique
le lui permette, il se consacre à la composition. C'est l'époque de la
Gavote en re
majeur, Six chansons catalanes, Imogina et
L'Angelo, certaines d'elles jouées pour la première
fois au Théâtre Lyrique.
Le changement de siècle nous présente un Joan dynamique avec
la maturité nécessaire pour
la composition des oeuvres les plus ambitieuses.
Les oeuvres suivantes appartiennent à cette époque:
le poème symphonique Médona (joué pour la première fois au
théâtre du Liceu le 22 mars 1900), l'oratoire la Nit de Nadal (la Nuit
de Noël 1902) et le poème lyrique Hesperia ('Opéra (Barcelone) le
25 janvier 1907.
L'année 1902 il s'est présenté pour la première fois
comme directeur d'orchestre, choisi par l'Association Musicale de
Barcelone, (qui lui avait déjà accordé précédemment le premier prix
au "Ier. Concours Musical de
Barcelone"), en dirigeant un orchestre
non titulaire au sens actuel,
puisque les musiciens étaient engagés seulement pour
un nombre déterminé de concerts, mais qui à son
tour constituait une tribune artistique idéale pour tester les dons du
jeune Lamote.
À l'avant de cet orchestre il a non seulement atteint un grand prestige qui
lui a permis d'être connu par le grand public. Il a fait connaître
des oeuvres de styles et de compositeurs
très différents, il s'est approché
aussi bien à des interprètes nationaux comme à
des étrangers, en créant une atmosphère inexistente
jusqu'à alors et, en définitive, il a collaboré à
réveiller de manière permanente l'intérêt pour la musique.
Dans cette tâche il a été aidé par des pianistes comme Grenus, Malats,
Fauré, Saint-Saëns, Bataille ; violonistes comme Heermann, Thibaud,
Manén, Massià, violoncellistes comme
Casals et beaucoup de d'autres.
Repertoires variés:
Si on analyse les oeuvres
interprétées dans cette période, nous trouvons
des cantates
de Bach,
des concerts de Händel,
Le Christ
au mont des
Oliviers et la première audition de la Messe
solemnis de Beethoven (interprétée selon coutume de l'époque
divisée en trois
concerts), l'oratoire
Les Béatitudes
de César Franck, la
première audition de Catalònia d'Albéniz,
des sélections
symphoniques d'oeuvres de Wagner (avec
la présence pour cet
évènement de Sigfried
Wagner, fils du compositeur)... Dans cet aspect Lamote contribue à la
consolidation du répertoire classique
et contemporain, en
accordant à son action un équilibre entre art et pédagogie,
ce qui a été une
caractéristique de toute sa vie.
La
Fanfare
Municipale et l'École Municipale de Musique de Barcelone:
Le maire Ríus i Taulet a créé 1886
des corps fixes de
personnel pour la
Fanfare Municipale de
Barcelone, qui jusqu'alors
fonctionnait
de la même manière que
nous avons expliquée pour les orchestres, avec des contrats par saison,
dans une tentative de consolider l'organisme et
d'aboutir à une maturité
et une régularité dans ses activités.
Les 60 professeurs initiaux ont été mis sous la direction de Josep
Rodoreda i Santigós. La Mairie a aussi créé l'École Municipale de Musique
en vue de former de bons professionnels pour l'ensemble, de telle sorte
que les deux institutions soient attachées comme un élément pédagogique
indispensable, donc le même Rodoreda était le responsable des deux
organismes.
Tous les débuts sont difficiles et en dépit de
son dévouement
indiscutable, Rodoreda ne parvenait pas à
s'imposer
devant
l'indiscipline
et la négligence de beaucoup de musiciens. Ceci, uni à l'autre
responsabilité de direction de l'École lui a fait
présenter
sa résignation (1896). Dans un désir tacite d'éviter le vide de pouvoir la
résignation de Rodoreda
est devenue effective
à la fois que
la nomination d'Antoni Nicolau, homme de grand prestige
musical et avec les dons de fermeté et d'organisation nécessaires pour
en finir avec la crise.
Nicolau a été
prioritairement consacré à la direction de l'École Municipale de Musique
et
il a chargé la direction
effective de la
Fanfare à Celestí Sadurní
i Gurguí, jusqu'alors à
sous-directeur, avec le titre de Musicien
Majeur. Nicolau
s'est réservée la
direction juridique de l'institution. Sadurní a fait une tâche
exceptionnelle, qui a restitué le crédit artistique et des citoyens de la
Fanfare, jusqu'à son
décès (1910).
La disponibilité de la place annoncée,
Joan Lamote s'est présenté comme candidat
à la fois que d'autres musiciens mais
le jury -
qui était formé
par le directeur de l'École Antoni Nicolau,
Lluis Millet et Eusebi Daniel - n'a eu aucun
doute,
et s'est montré à l'unanimité favorable à
Lamote. Ceci malgré que
certains conseillers municipaux et des disputes entre certains éléments du
monde musical du moment.
En dépit
de sa valeur et au fait
d'avoir été choisi par un jury d'experts, l'opposition municipale est
parvenue à
s'imposer
devant la logique artistique et après des actions turbulentes,
des documents,
des contredocuments,
des influences et
des menaces, le
conseiller Jaussens a
forcé la réalisation d'une
nouvelle votation
pour le candidat par lui
proposé, Teodoro San José. Le fait est que le résultat final du vote a été
de dix-huit
en faveur et onze
en contre, et par
conséquent San José,
fut élu le nouveau
directeur de la
Fanfare.
L'Orchestre Symphonique de Barcelone:
L'événement a laissé Lamote
très déçu, parce que dans sa tête bouillaient une quantité de projets pour
la Fanfare, qui étaient maintenant impossibles ou, au moins,
devaient attendre longtemps. Mais le découragement n'a pas trop duré,
puisque très tôt il a décidé de fonder un orchestre, en disposant de
l'aide de l'Association Musicale de Barcelone et de l'expérience qu'il
avait obtenue comme directeur grâce à la confiance de cet organisme.
L'Association a favorablement réagi à sa proposition et l'a soutenue
immédiatement. Ceci à un tel point, que la présentation officielle de la
nouvelle Orchestre Simfònica de Barcelone a eu lieu le 13 novembre 1910 au
Palau de la
Música Catalana,
inauguré deux années plus tôt. Le critère pour la programmation des
concerts a été la même que celui qu'il a élaboré pour l'Orchestre de
l'Association, c'est à dire, la recherche d'un public fidèle, la
consolidation d'un répertoire et la volonté d'éduquer musicalement.
À cette époque le public barcelonais était relativement nouveau dans le
répertoire symphonique, bien que pendant la première décennie du XXème.,
d'importants
ensembles musicaux et artistes qualifiés de renommée reconnue y étaient
déjà passés. Quelques exemples de ces ensembles sont: l'Orchestre Filhamònica de Berlin dirigée par Arthur
Nikisch (1901) et par Richard Strauss (1908), l'Orchestre des Concerts
Lamoreux de Paris par Camille Chévillard (1902 et 1905), la
Symphonique de Madrid par E.Fernández Arbós (1909 et 1910), et solistes de
piano comme Joaquim Nin, Raoul Lutte, Joaquim Malats,
Isaac Albéniz,
Alfred Cortot, Enric Granados, Ignaz Paderewsky; de violon comme
Mathieu Crickboom, Joan Manén, Hugo Heermann, Eugène Ysaÿe, Jacques
Thibaud, et le violoncelliste Pau Casals, ces deux derniers très
fréquemment.
Lamote développa une importante tâche dans la présentation de compositeurs
débutants du pays, que le public barcelonais ne connaissait pas à
ce moment la ou son oeuvre ne faisait pas partie du répertoire avec
l'assiduité désirable. Cette initiative a été appelée "Première
Manifestation Symphonique d'Auteurs Ibériens". Parallèlement à la tâche
interminable de directeur et aux essais pour perfectionner son OSB, il n'a pas abandonné le versant de compositeur, bien
que ce qui le rendrait plus célèbre fut la popularité qu'il a obtenu comme
directeur d'orchestre.
Il ne s'est pas seulement limité à la ville de Barcelone, car dans cette
première étape, de de 1910 à 1916, on a fait des concerts dans beaucoup
de capitales et d'importantes villes de la Catalogne, en outre, une
considérable quantité de concerts se sont donnés en Espagne. Jusqu'à un
total de soixante-trois
concerts à des villes comme Tarragone, Girona, Sabadell,
Terrassa, Reus, Manresa, Tortosa et València; à Bilbao et Saint-Sébastien
au Pays Basque et à Madrid, Saragosse, Grenade, etc. en Espagne, ce qui a fait dire à Oriol
Martorell que l'OSB avait été "une des formations symphoniques
catalanes les plus voyageuses".
Les concerts ont été donnés principalement au Palais de la Musique
Catalane, en des cycles courts, comme les 6 concerts pendant la Carême et
les 4 concerts en automne, outre des événements ponctuels,
comme la première de la Messe en Si mineur de J. S Bach, avec l'Orfeó
Català et Albert Schweitzer à l'orgue et les concerts à bénéfice du
Temple
de la Sainte Famille de Gaudí, ou au bénéfice
de la construction du monument à Jacint Verdaguer.
Un fait très important:
Le 18 mai 1914, une résolution
gouvernementale, a déclarée nulle la décision municipale du 4 août 1910, à
cause de quoi Joan Lamote de Grignon ne put pas accéder à la direction de
la Fanfare Municipale. Le maire Joan Pich i Pon lui a rendu à nouveau au
bout de quatre années ce qu'il avait gagné par des mérites propres. Depuis
lors la principale préoccupation de Lamote a été à nouveau la Fanfare,
mais sans négliger l'OSB, bien que les déplacements se sont presque
complètement interrompus. Le maître ayant préféré de consacrer l'ensemble
aux concerts populaires, principalement pour le public de Barcelone.
Cependant, progressivement et à la suite de ce fait, l'Association n'était
pas très d'accord avec cette accumulation de travail et la vieille
alliance avec le maître est commencée à s'affaiblir jusqu'au point que en
février 1922, après avoir gratuitement offert le concert nº 200 de l'OSB à
la place de Sant Jaume de Barcelone, l'Association a interrompu sa
collaboration économique ce qui a emmené de graves problèmes pour la
continuité de l'organisme. Depuis lors seulement étaient disponibles les
recettes obtenues du guichet ce qui était tout à fait insuffisant. En
dépit de ceci, Lamote au milieu de toute sorte de difficultés, a résisté
un certain temps. Sa persévérance pour éviter les écueils, son habileté
pour résoudre avec intelligence des situations difficiles, les
réorganisations des cycles, etc., lui ont permis de continuer avec
l'orchestre, mais au prix de réduire chaque fois plus le nombre de
concerts qui pouvaient être offerts. Les derniers qu'a offerts l'OSB
seraient donnés au Théâtre Eldorado le 13 avril 1924 et encore un autre à
l'Olympia de Barcelone le 11 janvier 1925, ce dernier dirigé par C.
Slavinski d'Agreneff.
Beaucoup de considérations ont été faites sur l'influence qu'aurait eu
dans toute cette affaire le fait que en 1920 Pau Casals fondât l'Orchestre
qui portait son nom. Certainement, celle-ci a eu depuis le premier moment
une solidité économique et artistique que d'autres institutions
barcelonaises de ce temps n'avaient pas. Le prestige que partout dans le
monde avait obtenu son fondateur comme virtuose du violoncelle, la
quantité de musiciens qu'il y avait à Barcelone à cette époque,
insuffisant pour compléter les personnels des cinq orchestres du moment et
les meilleures conditions de travail et économiques, ont fait que aussi
bien les musiciens comme les institutions de la ville se soient décantées
vers l'Orchestre du maître du Vendrell (Pau Casals).
Malgré tout les relations entre eux deux seraient toujours bonnes et ne se
sont pas ressenties en raison de ces faits. Lamote a été appelé plusieurs
fois à diriger l'Orchestre Pau Casals et à une occasion ce dernier a joué
la partie de violoncelle soliste de l'oeuvre Andalousie dans un concert
d'hommage en juin 1929, dirigé par le même auteur et complètement formé
par des oeuvres de Lamote.
La Fanfare Municipale , seconde étape:
Lamote avait considéré depuis le premier moment que la Fanfare
Municipale de Barcelone devait être renouvelée pour lui enlever les vices
et la manière routinière qu'elle traînait, tâche qu'il voulait déjà
réaliser depuis 1910 au moment qu'il avait présenté sa candidature
manquée.
Peut-être les mêmes mots du maître extraits d'une conférence lue à
l'Institut Français de Barcelone en mai 1935 nous résument et nous
clarifient la position dans laquelle il s'est trouvé en renonçant à l'OSB.
"...une fois l'Orchestre Simfònica de Barcelone réduite au silence, il
m'a été nécessaire de trouver le milieu de continuer, en l'intensifiant,
ce que je considérais comme un devoir inéluctable : l'éducation artistique
de notre peuple. Et la fin de l'Orchestre Simfònica a donné naissance à
l'Orchestre d'Instruments de Vent. Si avec la première il fallait attendre
que le peuple vienne à nos concerts, avec la deuxième, je peux apporter
les concerts au peuple ".
Outre les réformes internes des différents blocs instrumentaux comme
fonds, il est aussi entré dans le terrain de la forme, comme est le fait
que les auditions traditionnelles de la Fanfare les dimanches matin, qui
étaient faits au carrefour de la Gran Via avec le Passeig de Gràcia,
seraient transférés à des endroits plus adéquats, comme par exemple la
Place del Rei ou la Place de Sant Jaume quand ils étaient en plein air, ou
au Palais des Beaux Arts dans un local fermé. En effet, l'espace plus
réduit donnait une option à entendre mieux les nuances de la formation,
qui pouvaient facilement passer inaperçus dans un espace très ouvert comme
celui que l'on utilisait précédemment.
Richard Strauss à Barcelone:
En mars 1925 Richard Strauss
se trouvait à Barcelone, pour diriger une série de concerts dans la Saison
de Carême du Théâtre du Liceu et le 15
on a pu écouter à la Place
du Roi la version transcrite pour la Fanfare faite
par le maître Lluís Oliva,
de son poème symphonique Mort et transfiguration.
Surpris par la qualité de la version, il a demandé de pouvoir diriger
l'ensemble, demande qui a été immédiatement acceptée
comme un grand honneur.
L'audition a eu lieu le matin du 19 à la Place de
Sant Jaume, qui avait plus de capacité pour accueillir
davantage de public. Le succès a été impressionant.
Le maire qui était alors le Baron de Viver a
demandé Richard Strauss de
saluer depuis le balcon de la Mairie la multitude enthousiasmée.
Mais ceci n'est pas tout. Le compositeur autrichien a manifesté le désir
de porter la Fanfare en Allemagne pour
la faire servir comme modèle pour d'autres
ensembles, ce qui démontre la qualité de la tâche faite par Lamote et son
Orchestre d'Instruments de Vent.
Et c'est ainsi que en août 1927 dans le cadre de
l'Exposition Internationale de Francfort, qu'avec le titre "Die Musik im Leben des Völker"
il a eu lieu du 20 au 28, Strauss a dirigé
le dernier concert de la Fanfare,
en interprétant son poème symphonique Don Juan,
suivant la transcription de Joan Lamote.
La Fanfare a fait aussi des concerts aux villes de
Wiesbaden, Bad Nabhein, Stuttgart, Genève et Lyon.
Une
tache que même l'éclat de la guerre ne peut pas arrêter:
Nous
nous trouvons à l'époque d'une plus grande
fécondité du maître, dans laquelle,
il est partout admiré, il voit que
lentement comme résultat de son effort il est reconnu chaque fois
plus par le monde musical et par le public fidèle aux auditions
comme un des meilleurs représentants de la culture populaire du
moment. Et quand nous disons populaire nous ne
parlons d'oeuvres plus ou moins "faciles", qui s'associent
traditionnellement aux fanfares
si nombreuses dans notre géographie.
Perspicacement, sagement, il
a progressivement renouvelé le répertoire jusqu'à faire
connaître un ensemble de pièces qui, grâce à sa transcription
très reusie pour fanfare, il
est parvenu à rendre populaires. Il manquerait seulement chercher dans les
hemeroteques et consulter les programmes des
concerts pour le confirmer.
Nous citons comme points d'intérét
la participation fondamentale à l'Exposition
Internationale de Barcelone de l'année 1929, dans laquelle
il a dirigé de nombreux concerts
extraordinaires, comme un fait de cette importance
réclamait.
Nous soulignons aussi le voyage quil a fait avec
Robert Gerhard à Amsterdam en 1933 et à Prague en 1935, pour
défenser la participation de Barcelone
au XIV Festival de la SIMC (Societé Internationale
de la Musique Contemporaine). Nnotre candidature
faisait face à celle de
Berlin. L'objectif a été atteint
et la semaine du 18 au 25 avril 1936, la ville s'est transformée
en point d'intérêt mondial de la musique.
C'est juste reconnaitre que l'avènement
de la république en avril 1931 a
permis d'accorder au pays un régime de
libertés et de projection mondiales inconnus jusqu'à alors,
permetant une dinamisation sans précédent de la vie culturelle.
Après les Journées Internationales du mois d'avril, il a continué
à diriger les concerts populaires jusqu'au
dernier de la saison le 9 juillet, mais l'éclat
de la guerre a interrompu l'activité musicale barcelonaise.
L'Orchestre Pau Casals a cessé son
activité. La Fanfare Municipale a été la
seule institution qui régulièrement
suivait sa tâche. Pendant le cours de la guerre, il ne doutait pas
à se déplacer la où la
situation sociale et patriotique le demandait.
Les concerts ont diminué les années 1937 et 1938 quand les bombardements
faisaient des massacres d'innocents civils et beaucoup de gens, ceux qui
avaient un lieu plus sûr, s'éloignaient de la
capitale vers les villages pour
les éviter.
L'Orchestre
Municipale de València:
Avec le
nouveau régime - la dictature franquiste -
au pouvoir,
l'heure était arrivée des
vengeances et
des représailles. Un
rapport daté
en juin 1939 et sans
signer,
accusait ignominiosement
Joan Lamote de Grignon et son fils Ricard, d'avoir
réalisé une série
d'actions infamantes, qui ont comporté l'ouverture d'un dossier d'épuration
par collaboration avec l'ennemi. Ce rapport
rédigé, dans un style direct, vexatoire
et vindicatif, clairement éloigné des formules juridiques, portait
l'empreinte visible d'une revanche personnelle. Histoire triste, puisque
la Mairie de Barcelone, qui
aurait put corriger
l'offense, s'est limitée
à
confirmer la destitution
dans la séance plénière du 29 août et avait
précédemment nommé un "directeur accidentel",
Ramon Bonell i Chanut.
À partir de ce moment,
nous
avons à faire avec un
homme de 67 ans abattu,
désorienté,
en souffrant comme
beaucoup d'autres concitoyens
et intellectuels
le long calvaire de l'infamie.
Père et fils qui avaient
tant travaillé
pour un
monde musical
ideal, ont passé une
longue période
de silence à cause de la
folie des temps qui couraient.
Mais des mains amicales ont ouvert le chemin.
À València, comme
ailleurs, la qualité de
Lamote
était connue et sa Mairie
a voulu fonder un orchestre, ce pourquoi il a été appelé en décembre 1942.
Il a seulement mis une condition, que son fils
devait être le
sous-directeur. Il a ainsi été, (malgré
que dans la liste de
candidats Josep Manuel Izquierdo le précédait)
et
le mois suivant
les essais ont déjà
commencé pour l'admission de musiciens.
C'est ainsi que le public
de València a pu jouir de
tout le bagage d'une personnalité au moment
le plus important que sa
maturité humaine et artistique (il
était agé de 71 ans)
en dirigeant une formation pensée et structurée personnellement comme ses
chères OSB et
Fanfare Municipales
de Barcelona.
Son fils Ricard a aussi dirigé dans cette grande étape nombre de concerts,
en étant les deux connus
et admirés
au moins par le public
qu'allait écouter l'Orchestre Symphonique de València, puisque
malheureusement il existait un versant de
rancoeur et d'envie en rapport avec des éléments sectoriels fidèles à la
volonté politique du moment. Il n'était pas ainsi
à la Mairie, où il
jouissait d'un environnement favorable surtout
du coté du maire Juan
Antonio Gómez Trénor, comte de Trénor et le
Conseiller municipal
Martín Domínguez Barberà.
Pendant ces cinq années de travail
à València, sa
femme Florentina
Ribas est morte
le 4 décembre 1944 . Deux
années plus tard il refait à nouveau sa vie, en se mariant avec Marcela
Llevarán i Paulin, ancienne
collaboratrice
aux tâches
administratives de la
Fanfare Municipale
de Barcelone.
À la fin du contrat la Mairie lui a offert la possibilité de le
renouveler, mais il l'a refusée,
car il avait besoin
d'une période de repos.
Il
était alors agé de 75
ans. Son fils Ricard a accepté de continuer avec les tâches de
sous-directeur, avec le maître
Hans von Benda.
On lui a renouvelé
le contrat pour
une nouvelle période de quatre ans en mars 1948,
avec une clause
de renoncement volontaire
de chacune des deux parts pendant les six premiers mois. Le fait est que
très rapidement,
le 25 août
de la même année la
Séance plénière de la Mairie de València a résilié le contrat à Ricard
Lamote, sans consultation
préalable à l'autorité politique, musicale,
ni, évidemment demander l'avis de l'intéressé.
Dernières activités à son
retour à Barcelone:
La ville était à ces moments,
humaine et musicalement, une ombre du passé.
Un peu partout on respirait les étroitesses et les
angoisses du présent et la peur du futur. La
crainte et la peur de dire en haute voix ce qu'on pensait, faisait partie
de la vie des citoyens; où était
la splendeur culturelle précédente?. Malgré
tout, il s'agissait de sa ville et il
fallait y faire face.
Lamote a trouvé une autre fois la
lueur d'espoir nécessaire
pour suivre et il a pris part au Ier.
"Stage d'instrumentation pour cobla"
(petit orchestre de vent et percussion pour interprétation de musique
populaire catalane), organisé par "l'Institution Musicale Juli Garreta".
Il s'agissait d'une initiative très
osée pour l'époque - avec la puissante persecution
contre toute manifestation de la culture catalane -, comme
on peut déduire de la discrétion avec
laquelle les sept leçons à charge de Joaquim Serra ont été
réalisées (six au London Club,
Avenue Gran Via, 615 et une
au Foment de les Arts Decoratives (Société
d'Encouragement des Arts Décoratifs), dans la coupole du Coliseum
à Barcelone), mais qui
représentaient un support pour l'identité
catalane. Comme conclusion Lamote a développé une dissertation sur le sujet
"les possibilités futures des instruments de place et de la cobla".
Barcelone avait créé son "Orchestre Municipale",
que dirigeait Eduard Toldrá,
musicien de grande valeur.
Bien que le dossier de sanction de 1939 ait été sursu
en février 1943, il était
impensable pour lui de diriger à ce moment-là, quand
les rancunes étaient encore évidentes et la douleur des
blessures de la guerre était encore très vive,
spécialement contre les vaincus.
Il
a dû être avec un autre orchestre, la Filharmònica créée par César Mendoza
Lasalle, où il a rencontré à nouveau la chaleur du Palau de
la Musique de Barcelone et à beaucoup des musiciens qui avaient
collaboré avec lui, et qui avaient
joué ou à l'Orchestre Pau
Casals ou à
l'OSB. Avec eux le 27 février 1949 il a dirigé son dernier
concert, Alicia de Larrocha jouant comme soliste au piano. Par
impossibilité physique, il n'a pas pu diriger un nouveau concert avec
la Neuvième Symphonie de Beethoven qui
avait été annoncée pour quelques jours
plus tard.
Il est mort à Barcelone le 11 mars 1949. Le silence des institutions a
dénoté une ingratitude incompréhensible envers une personne qui
s'était livrée
en corps et âme avec tant de noblesse et dévouement à l'amélioration
musicale de la ville. Mais le peuple de Barcelone et touts les professionnels
de la musique rendirent
un hommage silencieux au vieil
maître, en accompagnant ses restes.
La même année, six mois plus tard mourait Richard Strauss, qui
a cru en lui. Cette année la mort
a fait passer à la postérité
deux grands musiciens.
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